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ISLAM  RADICAL  ET  GROUPES  ULTRA  DROITE  EN  ANGLETERRE

2011

    À travers pratiquement toute l’Europe, pour la 1ère fois depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, l’extrême droite connaît un renouveau spectaculaire. Xénophobie et Islamophobie sont les moteurs des succès d’une droite populiste en Europe. Elles font le lien entre cette extrême droite policée et bien mise et des groupes plus clairement extrémistes, qui tiennent le même discours, mais plus fort et plus crûment.

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     Le spectre de l’Eurabia rode et se répand, thèse politique selon laquelle l’Europe serait absorbée par le monde arabe, à cause de la trahison des élites européennes ou de l’immigration et du taux de fécondité élevés des populations musulmanes en Europe devenant ainsi majoritaires et se trouvant souvent associé aux idées d’incompatibilité entre l’islam et les valeurs de l’Occident. Ce phénomène est

pan-européen. Le face à face entre les identitaires et les islamistes radicaux se radicalise et surtout il se généralise...

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     En Angleterre, la nouveauté vient d’un mouvement informel classé à l’extrême droite et très dynamique, l’English Defence League (EDL). Il est absent des urnes, ne se présente pas aux élections, ne délivre pas de carte de membre, mais recrute via Facebook et internet ou lors de matchs de foot, puis s’empare de la rue, fait des discours «coup de poing» autour d’idées simples : nous ne sommes pas racistes, nous aimons notre pays et nous voulons le défendre contre les monstruosités islamistes et nous sommes prêts à nous battre pour cela.

Nous ne voulons pas vivre sous les règles de la «Charia». Nous ne détestons pas les musulmans, simplement les extrémistes, les autres sont nos amis». Officiellement EDL est non raciste, officiellement seulement.

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     Il dénonce la forte présence de « Pakis » à Bradford ou Clayton ou encore à Tower Hamlets, dans le nord-est de Londres, qui abritent plus de 70% de musulmans et une « prolifération » de lieux communautaires et religieux, de mosquées, de commerces ethniques et dénonce la multitude croissante et très visible de ces femmes « spectres » dont on ne voit qu’une paire d’yeux. Les petites filles n’en sont pas moins touchées, toutes de noir vêtues et portant le niqab.

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     EDL affirme que l’organisation n’a pas vocation à combattre les musulmans mais bien l’Islam intégriste qui veut instaurer la Charia en Angleterre avant 2040 si personne ne fait rien... L'EDL organise alors des meetings et des défilés dans des villes à forte population musulmane et son leader, Tommy Robinson tient un discours très virulent et appelle à la mobilisation de tous contre l’Islam.

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     Ses propos et ses idées rencontrent un écho certain parmi les Anglais blancs, ouvriers déclassés ou sans emploi. Le noyau dur est composé d’hommes blancs issus de la working class, entre 20 et 40 ans, dans la force de l’âge. L’arrivée de soldats de l’armée est même une aubaine pour EDL. « On ne va pas se voiler la face, on a besoin de gros bras, de types prêts à cogner contre les extrémistes musulmans ». L’intimidation physique fait partie du jeu. L’English Defence League court vite et frappe fort.

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     EDL s’est formé en mars 2009 en réponse aux provocations d’une organisation d’extrémistes musulmans «El Mouhajiroun» créée par Anjem Choudary et Omar Bakri qui dénonçaient l’intervention britannique en Irak et Afghanistan au cri de «British troops burn in hell !» "Troupes anglaises, allez brûler en enfer !"

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     À travers toute l’Angleterre et jusqu’en Ecosse et au pays de Galles, l’EDL compte une centaine de « divisions ». Il s’en crée une chaque semaine. Le but affiché est de combattre l’islamisation et plus particulièrement l’extrémisme musulman qu’il compare à un fascisme, par de nombreuses manifestations rassemblant des centaines voire des milliers de personnes dans plusieurs villes du pays depuis sa création. Lors d’une conférence de presse en 2009, ils ont brûlé un drapeau nazi devant les caméras...

Il n’est pas rare de trouver des drapeaux israéliens lors de leurs manifestations. Les ennemis de nos ennemis...

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     Ce jour-là, le 3 septembre 2011, la manifestation est autorisée mais Tommy Robinson a l’interdiction d’y participer. Le gouvernement a tout fait pour rendre difficile cette manifestation. Toutes les lignes de métro se rapprochant du lieu de rassemblement sont fermées pour la journée, les hélicoptères survolent la zone, la police encercle les manifestants et la police montée est sur le qui-vive. Sur une petite estrade plantée au milieu de la foule, on appelle un rabbin venu d’Israël pour l’occasion, un homme s’avance. Malgré sa perruque à papillotes et ses lunettes de soleil, la foule a reconnu Tommy Robinson, le fondateur de l’EDL. Il enlève le «masque» et prend le micro sous les clameurs. Il ne parlera pas longtemps, la police charge brutalement et l’emmène. Il ira en prison plusieurs jours.

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      EN FACE, LES MUSULMANS RADICAUX : Muslims Against Crusades (MAC) est une très petite organisation dirigée par Anjem Choudary, d’origine pakistanaise, il est le co-fondateur avec Omar Bakri de Al-Muhajiroun, interdite en 2005 par l’Angleterre, puis porte-parole de Al Ghurabaa, proscrite en 2006, et ancien leader de Islam4UK, interdite en 2010.

Il a pour objectif, rien de moins que l’application de la Charia en Angleterre. Après les attentats du 11 septembre 2001, Choudary encensa les terroristes et leur donna le nom de «magnifiques», il se rapprocha et adopta également la rhétorique d’Al-Qaida.

Les médias britanniques l’accusèrent d’endoctriner et d’inciter les musulmans britanniques au terrorisme.

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     Women4Shariah ou Islam4Britain, mouvements islamistes radicaux, prônent eux aussi ouvertement l’islamisation du pays et fixent même une échéance : 2040 ! Ce qui a pour effet de crédibiliser le discours d’EDL.

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       Le 7 mai 2011, des centaines de musulmans et de membres de MAC ont tenu un rassemblement pro-Ben Laden devant l’Ambassade US à Londres et firent une prière funéraire pour Ben Laden. Le drapeau noir du Djihad était brandi dans Londres et les manifestants scandaient «Takbir», cri de ralliement lors de la guerre sainte en terre d’Islam...

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    Pour marquer le 10ème anniversaire de l’attaque du 11 septembre 2001, environ 200 hommes manifestèrent devant l’ambassade américaine brûlant des drapeaux et en criant dans des mégaphones afin d’empêcher la minute de silence et de recueillement que souhaitaient les autorités américaines. Ils défilèrent ensuite dans Londres, arborant des panneaux prônant la Charia pour l’UK et annonçant que l’Islam dominera le monde, le tout sous la bienveillante et haute protection de la police...

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     La ministre de l’intérieur Theresa May a interdit le groupe après qu’il ait annoncé vouloir manifester contre la journée du souvenir en l’honneur des vétérans. Serait-ce enfin une prise de conscience tardive du gouvernement anglais ?

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     Ce long face à face entre ces deux groupes radicaux n’a fait que mettre en évidence l’existence de ce qu’on appelle le

« Londonistan » et le laisser-faire des autorités britanniques qui, durant des années ont laissé les choses empirer par peur d’être accusées de racisme ou par excès de démocratie..

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     Plus tard, en septembre 2012, ces mêmes groupes défilèrent contre la France et Charlie Hebdo qui avait publié des carricatures de Mahomet en couverture. Les panneaux explicites nous promettent :

« Sharia for France » et « l’Islam dominera le monde »....

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                                                                                                                                                                                            Lizzie SADIN

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